Les travailleurs.euses de l’IA et les chercheurs.euses produisent la première carte du travail de modération de contenu et d’étiquetage des données en Afrique !

Des travailleurs.euses et des chercheurs.euses ont mis en lumière l’industrie de la modération de contenu et de l’étiquetage des données en Afrique en produisant une carte interactive en libre accès.

La carte est la première visualisation de cette main-d’œuvre technologique en pleine expansion, montrant où les modérateurs.rices de contenu et les étiqueteurs.euses de données travaillent en Afrique et où les entreprises pour lesquelles ils travaillent ont leur siège.

Le secteur de la modération de contenu et de l’étiquetage des données est à l’origine de l’essor de l’intelligence artificielle. Il identifie et filtre le contenu afin d’optimiser l’utilisation de l’IA dans certaines des plus grandes entreprises du monde.

La carte permet d’éclairer ce qui est une industrie secrète et d’exploitation. Elle montre que l’industrie de la modération de contenu et de l’étiquetage des données s’est étendue à toute l’Afrique, 39 des 54 pays africains ayant au moins un centre de BPO (Business Process Outsourcing) de ce type. Au total, il existe 78 centres BPO sur le continent, le Nigeria étant le pays qui en compte le plus avec huit.

Parmi les entreprises qui embauchent des modérateurs.rices de contenu et des étiqueteurs.euses de données africains.aines, quatre sont basées aux États-Unis, quatre en Europe, deux en Asie et une au Canada. Il s’agit notamment d’entreprises d’externalisation qui sont engagées par les plus grandes plateformes de médias sociaux et entreprises d’IA au monde. Par exemple, Hugo, une société d’externalisation basée dans le Michigan qui a des contrats avec Meta et Google, gère des centres d’externalisation en Afrique du Sud, au Nigéria et au Kenya.

Certaines entreprises recrutent également des étiqueteurs.euses de données et des modérateurs.rices de contenu sur la base d’un travail à distance et de l’économie de l’abondance en Afrique. Remotasks, dont le siège se trouve aux Philippines, est une filiale de Scale AI (une société américaine d’annotation de données basée à San Francisco). Remotasks a créé plus d’une douzaine de « camps d’entraînement » en Asie du Sud-Est et en Afrique pour former des milliers d’étiqueteurs.euses de données. En mars 2024, il a été signalé que Remotasks avait brusquement mis fin à ses services dans plusieurs pays sans explication. Des travailleurs.euses au Kenya et au Nigeria se sont retrouvés soudainement dans l’incapacité de travailler.